lundi 2 février 2015

Action culturelle | Les Figures de l’Exil

Projet participatif mené par les Détours de Babel

Depuis 2011, le Festival Détours de Babel conçoit sa programmation autour d’une question de société. L’édition 2015 aborde le thème de l’Exil, décliné comme toujours sous plusieurs formes (concerts, installations, rencontres et ateliers). Le terme embrasse différentes significations : l’exil peut aussi bien être géographique que politique, mental ou spirituel.

Des silhouettes dans l’espace urbain
Chaque année, le Festival est à l’origine d’un projet participatif qui engage les habitants et qui investit l’espace urbain. Cette fois, ce sera « Les Figures de l’Exil ». De mars à avril (pendant le Festival), 250 silhouettes de carton grandeur nature s’installeront dans la ville et dans son agglomération. Elles se raconteront grâce à des créations sonores – signées Ève Grimbert – diffusées via smartphones ou haut-parleurs spatialisés.
Pour l’instant, les silhouettes en sont au stade de la conception dans les MJC de Voiron, Nelson Mandela (Fontaine), Parmentier et Mutualité (Grenoble). Ce samedi, ça se passait à la MJC Parmentier et différents acteurs du projet étaient là pour en évoquer les contours.
Chacun envisage sa contribution de son point de vue militant, associatif, éducatif, social ou artistique ; tous en mesurent la dimension pleinement humaine. Qu’il s’agisse du président de la MJC Parmentier François Ternon, du militant du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) Pierre Dalmasso, de l’éducatrice du Comité Dauphinois d'Action Socio-Éducative (CODASE) Julie Fontenay, du chargé de l’action culturelle aux Détours de Babel Vincent Tournoud, ou de l’artiste Isabelle Carrier, tous s’accordent à dire que l’aventure n’est pas sortie tout droit d’une mallette surprise estampillée « action culturelle ».
Il peut arriver en effet qu’une action culturelle paraisse répondre à des impératifs éloignés de l’humain : une pincée de participatif, une nuance de social, un soupçon d’éducatif… et que jouent les subventions.

Un projet qui fait sens
Ici, tous aiment à rappeler que l’aventure naît d’un besoin bien réel : celui, en janvier 2014 à Voiron, de soutenir une jeune lycéenne menacée d’expulsion. Les silhouettes de carton se sont alors dressées pour manifester un soutien original à la jeune-fille. Manifestations et autres pétitions entraînent trop souvent sinon la défiance, alors une méfiance contre-productive, de l’avis d’Isabelle Carrier, artiste à l’origine, avec Jérôme Ruillier, du concept des silhouettes. 
Depuis, le projet s’est affiné. Les silhouettes s’offrent désormais à la vue de dos, sur chacune de leur face, comme pour mimer ce mouvement de départ que connaît l’exilé. Elles permettent plus aisément que s’y greffe l’imaginaire de chacun.
Y apparaissent aussi des nuages qui ignorent les frontières, ceux-là mêmes qu’on retrouve dans la bouche de « l’Étranger » de Baudelaire, ce très beau poème qui ouvre Les petits poèmes en prose : « - Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? - J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »

A.D.

© Isabelle Carrier et Jérôme Ruillier

Rencontre du 31/01/2015


Plus d'infos sur www.detoursdebabel.fr

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