Dans Pixel, programmé mardi 9 et mercredi 10 décembre à l’Hexagone de
Meylan, danseurs et circassiens évoluent au cœur de l’univers graphique imaginé
par Adrien Mondot et Claire Bardainne. La chorégraphie gorgée d’énergie hip hop
s’unit aux effets de relief et de trompe-l’œil générés par la projection numérique.
Mourad Merzouki, qui signe la chorégraphie, revient sur cette alliance.
Est-ce que vous aviez déjà inséré de la vidéo dans vos précédentes
créations ?
Mourad Merzouki : « En 2004, j’ai utilisé de la vidéo dans « Corps
est graphique » mais c’était timide. Aujourd’hui il y a un vrai travail de
fond sur la manière dont s’articulent la vidéo et la danse. Dans « Pixel »,
la proposition vidéo n’est pas décorative. Adrien Mondot et Claire Bardainne
travaillent pour que le mouvement, la musique et le corps entrent en
interaction avec leurs images. »
Qu’est-ce qui est premier dans le temps de
création : la chorégraphie ou la création numérique ?
M. M. : « Au départ, Adrien et Claire m’ont proposé
des espaces de jeux en m’expliquant que tel type d’image sur scène donnait à
voir un trou, une impression de 3D... À partir de là, j’ai construit la
structure du spectacle. Ensuite il y a des allers-retours entre la chorégraphie
et la création des images. Il fallait qu’on puisse s’accorder sur toutes les
questions de scénographie, de lumière, de costumes… Je tenais à ce que
toutes ces disciplines trouvent le bon équilibre. »
À quelles difficultés sont confrontés les danseurs pour
se repérer dans cet espace virtuel ?
M. M. : « Le travail d’Adrien et de Claire est souvent
fondé sur le trompe-l’œil. Les images donnent souvent l’impression que le
plateau est morcelé, qu’il y a une espèce de vide… C’est ce que voit le public
depuis la salle. Mais par contre, quand on est en plateau, c’est une autre
sensation. Il faut aborder les images d’une autre manière. C’est là qu’il y a
eu des difficultés. Pour donner l’impression que les artistes sautent un trou
ou une bosse par exemple, il fallait travailler le mouvement en imaginant cette
action. Ça a été beaucoup d’heures de travail. »
Quel rapport entretenez-vous avec les différents
arts ?
M. M. : « J’aime bien travailler avec des artistes
divers. Mais j’essaie d’éviter que le spectateur identifie celui qui vient de
la contorsion, du hip hop ou de l’acrobatie. Dans Pixel, j’ai
travaillé de manière à ce qu’on ait, par moment, des temps chorégraphiés à
l’unisson. Je voulais aussi élargir au cirque parce qu’en travaillant avec une
contorsionniste ou une personne qui fait du roller ou de la roue cyr, je
pensais aller plus loin dans le rapport aux images. Et c’est vrai que j’aime
bien aussi pouvoir mixer les disciplines : ça bouscule toujours un petit
peu la danse, ça crée des moments inattendus. »
Propos recueillis par A.D.
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© Gilles Aguilar
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L’Hexagone de Meylan
Mardi 9 et mercredi 10 décembre 2014, 20h
Pixel, Mourad Merzouki,
Adrien
Mondot, Claire Bardainne
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