mardi 11 novembre 2014

Cirque | Sans objet

La proposition théâtrale d'Aurélien Bory, Sans objet, était faite pour la scène de l'Hexagone de Meylan. La salle trouve dans ce spectacle son credo – la rencontre entre les arts et les sciences – et voit dans le metteur en scène Aurélien Bory un artiste particulièrement fécond. Il a déjà présenté son spectacle Plan B en ces lieux et reviendra en mars avec Plexus créé avec la danseuse et chorégraphe Kaori Ito.
Aurélien Bory a d'abord suivi un cursus scientifique avant de se tourner vers le jeu puis la mise en scène. Ce passé affleure dans Sans objet puisque s'y rejoignent deux acteurs – Olivier Alenda et Olivier Boyer – et une machine, un bras articulé capable d'atteindre tous les points de l'espace autour de lui. C'est sur ce terrain du mouvement que se rencontrent les deux interprètes, issus du cirque actuel, et le robot. Aucun mot ne s'échange mais le geste fait office de liant.

Aurélien Bory plaide pour une forme de spectacle vivant à même de troubler le public, de « déplacer les choses ». « D’ailleurs c’est le point de départ de Sans objet, affirme le metteur en scène. Extraire un robot de l’industrie et le placer sur une scène. Un robot industriel, apparu dans les années soixante-dix dans l’industrie automobile. C’est le premier robot introduit chez les hommes, une sorte de point de départ de cette nouvelle relation. Il a dans l’industrie une fonction déterminée, et sur scène il la perd. Il devient "sans objet", inutile, notre regard sur lui change alors. »
Sur le rapport de l'homme à la technologie, thématique récurrente depuis quelques décennies, Aurélien Bory ajoute : « La technologie, on l’aime et on s’en sert, autant qu’on la déteste et l’évite. Elle bouscule notre rapport au monde. »

Pour autant, la proposition n'est pas dénuée d'humour.
« L'humour fonctionne comme le contrepoint de certaines impressions visuelles fortes que produit la scénographie ou les lumières et qui s'inscrivent dans une certaine rigueur. Je ne cherche pas le rire, mais j'essaie de faire en sorte que l'humour renforce la tension. Je montre l'homme dans des situations d'inconfort, d'instabilité, d'inconnu. L'action burlesque arrive comme une mise à distance. Une sorte de "non, ceci n'est pas tout à fait sérieux". »

A.D.

© Aglae Bory
Annonce de spectacle

Les pièces d'Aurélien Bory 
à l'Hexagone de Meylan :

Sans objet, d'Aurélien Bory
jeudi 13 novembre et 
vendredi 14 novembre, à 20h

Plexus, d'Aurélien Bory et Kaori Ito

vendredi 13 mars et 
samedi 14 mars, à 20h

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