La proposition théâtrale
d'Aurélien Bory, Sans objet, était faite pour la scène
de l'Hexagone de Meylan. La salle trouve dans ce spectacle son credo
– la rencontre entre les arts et les sciences – et voit dans le
metteur en scène Aurélien Bory un artiste particulièrement fécond.
Il a déjà présenté son spectacle Plan B en ces
lieux et reviendra en mars avec Plexus créé avec la
danseuse et chorégraphe Kaori Ito.
Aurélien Bory a d'abord
suivi un cursus scientifique avant de se tourner vers le jeu puis la
mise en scène. Ce passé affleure dans Sans objet puisque s'y rejoignent deux acteurs – Olivier Alenda et Olivier
Boyer – et une machine, un bras articulé capable d'atteindre tous
les points de l'espace autour de lui. C'est sur ce terrain du
mouvement que se rencontrent les deux interprètes, issus du cirque
actuel, et le robot. Aucun mot ne s'échange mais le geste fait
office de liant.
Aurélien Bory plaide
pour une forme de spectacle vivant à même de troubler le public, de
« déplacer les choses ». « D’ailleurs c’est le
point de départ de Sans objet, affirme le metteur en
scène. Extraire un robot de l’industrie et le placer sur une
scène. Un robot industriel, apparu dans les années soixante-dix
dans l’industrie automobile. C’est le premier robot introduit
chez les hommes, une sorte de point de départ de cette nouvelle
relation. Il a dans l’industrie une fonction déterminée, et sur
scène il la perd. Il devient "sans objet", inutile, notre
regard sur lui change alors. »
Sur le rapport de l'homme
à la technologie, thématique récurrente depuis quelques décennies,
Aurélien Bory ajoute : « La technologie, on l’aime et on
s’en sert, autant qu’on la déteste et l’évite. Elle bouscule
notre rapport au monde. »
Pour autant, la proposition n'est pas
dénuée d'humour.
« L'humour
fonctionne comme le contrepoint de certaines impressions visuelles
fortes que produit la scénographie ou les lumières et qui
s'inscrivent dans une certaine rigueur. Je ne cherche pas le rire,
mais j'essaie de faire en sorte que l'humour renforce la tension. Je
montre l'homme dans des situations d'inconfort, d'instabilité,
d'inconnu. L'action burlesque arrive comme une mise à distance. Une
sorte de "non, ceci n'est pas tout à fait sérieux". »
A.D.
© Aglae Bory |
Annonce de spectacle
Les pièces d'Aurélien
Bory
à l'Hexagone de Meylan :
Sans objet,
d'Aurélien Bory
jeudi 13 novembre et
vendredi 14 novembre, à 20h
Plexus,
d'Aurélien Bory et Kaori Ito
vendredi 13 mars et
samedi 14 mars, à 20h
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